2023.04.14

Apéro des Sciences

Startups et chercheurs francophones engagés pour le climat

11/04/2023, par Sully CREVECOEUR

L’ambassade de France a organisé son premier Apéro des Sciences sur le changement climatique dans le cadre du mois de la Francophonie. Six intervenants francophones représentant la Suisse, la France et la Belgique ont pris la parole. Pour sauver le climat, le rôle de la recherche et de l’entreprenariat s’est décliné ce soir à travers le témoignage de chercheurs, ingénieurs, corporates ou startupers. De la création de cépage résistants au changement climatique jusqu’à la récupération de chaleur fatale pour chauffer nos villes, chercheurs francophones et chinois se coordonnent pour mieux faire face aux défis climatiques. 

Le 23 mars dernier, l’ambassade de France en Chine a accueilli à la Résidence de France le premier Apéro des Sciences sur le thème du changement climatique, dans le cadre du mois de la Francophonie. 

La conférence, ouverte par l’ambassadeur de France, était animée par Dr Hélène BERGES, attachée science et technologie à l’ambassade de France. 

Les six intervenants : Sully CREVECOEUR, Bruno PECHINE, Loïc BASTARD, Sophie HOTTAT, Longchao ZHOU et Hélène BERGES 

 

En première partie M. Longchao ZHOU, directeur adjoint du CECEP a évoqué un programme sino-suisse visant à diminuer l’empreinte carbone du bâtiment. En effet, partant du postulat que le bâtiment représente 44% de la consommation énergétique*, il s’agit d’un des leviers majeurs de la transition énergétique. M. ZHOU a évoqué une autre opportunité pour le climat en Chine, la valorisation des déchets de récolte. En effet, chaque année à l’automne, 100 000 tonnes de déchets agricoles sont brûlées. M. ZHOU a évoqué l’intérêt d’utiliser cette ressource pour obtenir du biogaz. 

M. Sully CREVECOEUR a ensuite introduit la FrenchTech de Beijing et présenté ses deux intervenants, M. Bruno PECHINE et M. Loïc BASTARD.

M. PECHINE est ingénieur chercheur chez EDF et se penche sur les problématiques liées aux énergies renouvelables et au stockage. Bruno a évoqué certains des leviers à notre disposition comme celui de la décarbonation des réseaux de chaleur, fournissant l’essentiel de la chaleur aux habitations du nord de la Chine. Pour cela il est aussi possible de récupérer la chaleur fatale issue de l’industrie, comme dans le cas du projet de la ville de Zibo dans le Shandong, soutenu par l’Agence Française de Développement (AFD).

Près de 80 participants francophones se sont rendus à ce premier Apéro des Sciences

 

Co-fondateur et directeur technique de la startup Qnetic, Loïc BASTARD est ingénieur mécanique et sa société propose un système de stockage d’énergie par volant d’inertie dans une chambre sous vide, pouvant stocker 1MWh sous forme d’énergie cinétique. Loïc BASTARD a commencé son intervention en rappelant qu’encore une fois, le GIEC avait démontré la responsabilité de l’homme dans le réchauffement climatique, et que la fenêtre qui nous restait pour maintenir le réchauffement à +1,5°C se fermait jour après jour. La marche à suivre est donc : 1. Ne plus brûler de fossiles 2. Électrifier les usages 3. Développer les technologies de stockage pour faire face à l’intermittence des énergies renouvelables 4. Investir dans les startups qui placent 80% de leurs fonds dans la R&D et sont suffisamment agiles pour répondre à l’urgence 5. Développer des politiques énergétiques de long terme. 

Représentant la Belgique, Sophie HOTTAT, cheffe de la section économique pour son ambassade, porte la parole de M. Francois SERNEELS, ingénieur agricole travaillant au CARAH (Centre pour l’Agronomie et l’Agro-industrie de la Province du Hainaut). Ce centre de recherche appliqué aura permis le développement de meilleures méthodes pour la culture de la pomme de terre tout en la protégeant des maladies par un meilleur dépistage. Issue de recherches conjointes entre la Belgique et la Chine, l’utilisation de capteurs et de bases de données liées à la culture des pommes de terre permet déjà une agriculture plus raisonnée, avec moins de pesticides, dans l’objectif du respect de la biodiversité locale. 

Pour conclure le tour de table et rester dans le secteur agricole, Hélène BERGES s’est faite porte-parole de Zhanwu DAI, chercheur en botanique. Le projet franco-chinois Innogrape vise à la création de nouveaux cépages résistants aux contraintes biotique et abiotique liées au changement climatique. Pour cela il est nécessaire de développer des méthodes de phénotypage haut débit pour décrypter le génome du raisin. Dans cet objectif, Zhanwu DAI met aussi au point des modèles nécessaires à la compréhension du métabolisme du raisin.

Le tour de table s’est suivi d’un échange avec l’assemblée, évoquant notamment le rôle de l’ingénieur dans la transition énergétique, pivot souvent à cheval entre technosolutionnisme et volonté de sobriété. 

*www.ecologie.gouv.fr/energie-dans-batiments